Le Filmographe

Figure du cinéma africain, le réalisateur gabonais, producteur et président de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci), Charles Mensah est décédé le 3 juin dernier à Libreville à l'âge de 63 ans, selon le directeur de l'Institut gabonais de l'image et du son (Igis).

"Charles Mensah est décédé ce matin  des suites d'un malaise cardiaque", a déclaré le réalisateur Imunga Ivanga qui a succédé à M. Mensah à la tête du Centre national du cinéma gabonais (Cenaci) devenu Igis.
Le décès a été confirmé par le réalisateur gabonais Henri Joseph Koumba Bididi, précisant qu'il était "décédé vendredi matin à la clinique El-Rapha" de Libreville.

"Il avait à son actif quatre longs métrages ""Ayouma" (1977, co-réalisateur), "Obali" (1976, co-réalisateur), "Ilombe" (1978, réalisateur), "Demain, un jour nouveau" (co-scénariste, 1978)", a indiqué M. Bididi dont M. Mensah a été le producteur pour "Les couilles de l'éléphant'"ou plus récemment "Le collier du Makoko".
Mais surtout, "il a été co-scénariste et producteur de la série "L'auberge du Salut", (...) première série africaine des années 90, dont le succès lui avait apporté une certaine notoriété au niveau international, a rappelé le cinéaste. Après avoir dirigé de "1988 à 2009" le Cenaci, selon M. Bididi, il était depuis 2006 président de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci).

"C'est une grosse perte pour l'Afrique, au-delà du Gabon", a jugé M. Bididi. Réalisateur camerounais et ami de Charles Mensah, Bassek Ba Kobio ("Sango Malo", "Le grand blanc de Lambaréné", "Le silence de la forêt") s'est souvenu d'"une des rares personnes du cinéma dont je n'ai jamais entendu dire de mal par un confrère ".

"Il a sacrifié sa propre carrière pour être administrateur du cinéma et producteur", a déclaré Ba Kobio, jugeant qu'il était quelqu'un de "généreux" et "une grande figure du cinéma africain".

Libreville, 3 juin 2011