Le Filmographe

Making off de la Passion de Sidney Olcott

 

"Première Passion", ou l'épopée d'un film-culte centenaire

 

"Première Passion", documentaire inédit retraçant l'étonnante épopée du film centenaire de Sidney Olcott, "De la crèche à la croix", sera télédiffusé, suivi du film, le dimanche de Pâques (15h00, Ciné Cinéma Classic).

Ce "film d'aventure sur l'aventure d'un film", réalisé par Philippe Baron, et produit par Vivement Lundi, présente le "making off" de la seule Passion du Christ jamais tournée sur les lieux-mêmes décrits par les Evangiles.

"De la crèche à la croix" (From the Manger to the Cross), du cinéaste américain d'origine canadienne Sidney Olcott, a été tourné en 1912, en Egypte, en Palestine sous domination Ottomane et à Jérusalem.

Un tournage véritablement épique. Près de 27.000 km parcourus en bateau, en train, à dos d'ânes, de chameaux ou de chevaux, scènes d'hystérie au passage d'un Christ portant sa croix, attaque de brigands, controverse sur le choix d'un sujet religieux porté à l'écran, rien n'y manqua.

Entièrement tourné en décors naturels, des Pyramides d'Egypte au Lac de Tibériade, en passant par le Mont des Oliviers, "De la crèche à la croix" fut le 4e long métrage de l'histoire du cinéma muet, un cinq bobines d'environ une heure.

Le documentaire "Première Passion" dévoile les pérégrinations d'Olcott, réalisateur du premier "Ben Hur" (1908), cinéaste prolifique aujourd'hui oublié, qui, une fois arrivé au Moyen-Orient, repartit pour l'Europe pour y trouver l'acteur chargé d'endosser les habits du Christ.

A l'époque, l'évocation de la vie de Jésus reposait sur une iconographie du XIXe siècle et Olcott s'inspira notamment des toiles du peintre nantais James Tissot, auteur de nombreuses compositions illustrant des scènes du Nouveau Testament dans sa période orientaliste.

Les extraits "De la crèche à la croix", repris par "Première Passion", montrent un Joseph méditatif après l'annonce de la naissance à venir, un Lazare sortant tel un spectre de son tombeau et un Jésus dépassant d'une tête les marchands du temple qu'il chasse à coups de fouet.

Mais on y apprend aussi que le sujet ne laissa pas indifférents les acteurs et que certains, imprégnés de leurs personnages, devinrent profondément mystiques.

L'épopée du retour ne fut pas moindre. Il fallut convaincre les autorités religieuses qu'un Christ en chair et en os, ainsi qu'en images animées, ne constituait pas un blasphème.

En outre, comment le public, habitué à des courts métrages de quinze minutes qu'il visionnait souvent à l'heure de la pause-déjeuner, se comporterait-il ? Des consignes furent données aux spectateurs de ne pas manger et de ne pas rire pendant la projection de "From the manger to the cross".

Ce fut un triomphe.


("Première Passion" de Philippe Baron, Productions Vivement Lundi, le 24 avril à 15h00, suivi de "De la crèche à la croix", de Sidney Olcott (1912) sur Ciné Cinéma Classic).


PARIS, 19 avril 2011 (AFP)



20/04/2011
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