Le Filmographe

Une Palme d'or-hommage pour Belmondo, acclamé à Cannes

 

  Jean-Paul Belmondo - Photo de Stéphane Kossmann  

 

"Bébel, on t'aime!": acclamé par des milliers de fans et applaudi par les photographes de presse français et internationaux au pied des marches, Jean-Paul Belmondo a reçu une Palme d'Or pour sa formidable carrière d'acteur, le 17 mai, à Cannes, à l'occasion d'un émouvant et chaleureux hommage rendu par le Festival de Cannes.


Tout sourire, l'interprète du "Magnifique", du "Professionnel" de "L'As des As" ou de "100.000 dollars au soleil", était entouré de la "bande à Bébel" de toujours (Marielle, Rochefort, Vernier, les copains du Conservatoire, et aussi Charles Gérard, Guy Bedos, Claudia Cardinale, Claude Lelouch, fine équipe à laquelle hélas manquait Marie-France Pisier décédée en avril dernier...). La jeune génération était représentée par Albert Dupontel, Samy Naceri, Richard Anconina, les cinéastes Xavier Beauvois et Michel Hazanavicius.

"Je suis très ému par cette Palme qui me va droit au coeur. Je veux remercier tous ceux qui sont ici, ceux que je connais et ceux que je ne connais pas. Un grand merci du fond du coeur !", a dit Bébel, 78 ans, visiblement très ému, déclenchant une longue ovation debout dans le Palais des Festivals où a été projeté ensuite un documentaire inédit sur sa carrière signé Vincent Perrot et Jeff Domenech, diffusé simultanément sur France 2.


Pour Gilles Jacob, le président du Festival et le délégué général Thierry Frémaux, "l'étendue du registre de Bébel, le charisme de sa personnalité, la précision de son jeu, la gouaille de ses propos, l'aisance de son allure en ont fait, avec Jean Gabin et Michel Simon, l'un des plus grands comédiens français de tous les temps".


Sur la musique du "Professionnel" signée Enio Moriccone, Bébel, au bras de sa compagne Barbara Gandolfi, a reçu dès sa descente de voiture les acclamations de la foule des grands soirs. A l'applaudimètre, Bébel a même fait mieux que Mel Gibson qui avait foulé le tapis rouge une heure plus tôt.


Fait inattendu et exceptionnel, les 240 photographes de presse ont longuement applaudi Bébel. Un hommage qui restera dans les annales du Festival, selon Gilles Jacob.


Une bonne partie du cinéma français l'a rejoint pour une autre séquence émotion, dont Nicole Calfan, Georges Lautner, Claude Pinoteau, Jean-Paul Rappeneau, Claude Lelouch, Danièle Thompson, la fille de Gérard Oury, le cascadeur Rémy Julienne, Rachid Ferrache qui interprétait l'enfant dans "L'As des As", mais aussi l'actrice américaine Faye Dunaway.


S'appuyant sur une béquille en raison des séquelles de son accident vasculaire en 2001 et soutenu par sa compagne, Jean-Paul Belmondo a rejoint sous de nouvelles acclamations la scène où Gilles Jacob lui a remis une Palme d'or à la carrière, distinction décernée par le passé à Jeanne Moreau, Catherine Deneuve, Clint Eastwood et Gérard Oury.


Depuis 1960, Jean-Paul Belmondo est venu six fois en compétition à Cannes avec "Moderato Cantabile" de Peter Brook (1960), "100.000 dollars au soleil" de Henri Verneuil (1964), "La Viaccia" de Mauro Bolognini (1961), "La Ciociara" de Vittorio De Sica (1962), "Les Mariés de l'an II" de Jean-Paul Rappeneau et "Stavisky" d'Alain Resnais (1974).


Pour Jean Rochefort, Bébel est un "phénomène". Pour Albert Dupontel, "c'est l'Arc de Triomphe et la Tour Eiffel réunis, un trésor national comme au Japon".

Après la projection du documentaire inédit "Belmondo... Itinéraire", un grand dîner offert par le président du festival, Gilles Jacob,en l'honneur de l'acteur a eu lieu au Carlton.

L'ancien Premier ministre, Michel Rocard, et l'ancien ministre de la Culture, Jack Lang, ont rejoint pour ce souper la "bande à Bébel" réunie pour cet hommage exceptionnel à "L'As des as".

A la table d'honneur, Paul Belmondo était à la droite de son père, non loin de Claudia Cardinale, Charles Gérard et Claude Lelouch et des "copains du Conservatoire" (Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle et Pierre Vernier). Faye Dunaway était également présente. Richard Anconina, Hyppolite Girardot et les cinéastes Xavier Beauvois et Cédric Klapisch représentaient la jeune génération.


"J'ai bien compris votre désir, cher Jean-Paul: je n'ai pas le droit de vous faire de compliments. Pas d'hommages, pas d'éloges, rien. Juste des amis autour de vous", a dit Gilles Jacob. "Vous avez créé de nouveaux codes de séduction faits de magnétisme, d'animalité attirante et de tendresse mal embouchée", a ajouté le président du Festival de Cannes, saluant "une façon de bouger, de descendre les Champs-Elysées comme un seigneur alors qu'on joue un petit gangster, d'être aussi crédible en boxeur ou en grand patron qu'en écrivain raté, d'être aussi épatant en Léon Morin, prêtre qu'en Homme de Rio".

Cannes, le 17 mai 2011



18/05/2011
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